Chanson d’automne (conserver les fins de vers)
Je cheminais sur la sente, trainaillant mes pantalons trop longs
Dans ma tête sans arrêt la même ritournelle de violon
Cherchant l’accord parfait en cette lumière d’automne
Qui intimerait à mon archet la mélodie de mon cœur,
Dictant les notes exsangues et pleines de langueur
Monotone
Sous mon chapeau de feutre noir, suffocant,
Je me repassais sans trêve la farandole de notes quand
Mes yeux se fixèrent sur le clocher du village donnant l’heure.
D’un seul coup, c'est de la douceur de la peau d’Eloïse dont je me souviens,
Et Reviennent alors en force ces rendez-vous près du portail ancien
Où le vieux sureau nous abritait sous ses branches en pleurs
« Abelard, ta musique ne me suffit pas, je m´en vais »
Et sans réfléchir de plus sur ce choix à mon goût mauvais
Elle me laissa au bras de cette mélancolie qui m’emporte
Par près et champs et encore bien au-delà,
Mon amour dansant sur mes notes, semblable à la
Feuille d’automne détachée et morte.